chien - la dominance n'existe pas entre l'homme et eux

Publié le par Amélie MANERA

Pour moi, vivre avec un chien se résume avec ces 2 mots : complicité et harmonie.

Pour beaucoup aujourd'hui, avoir un chien est une question de standing, de sécurité, de concession ou de compensation émotive.

En plus, subsiste encore aujourd’hui la notion que, pour avoir le contrôle sur un chien, nous devons le soumettre à notre volonté, donc devenir le dominant, l’Alpha dans la meute!

Hors, ces schémas de dominance faisaient école dans les années 75, heureusement, les choses ont bien évolué et pour celui qui veut être un bon guide, rempli de patience et de compréhension envers son chien, les ressources existent.

Il faut savoir que la théorie la plus dangereuses pour la relation entre le chien et l’homme, est celle de la dominance.

Très peu de recherches ont été faites sur le sujet de la dominance chez les chiens vivant au sein d’une famille.

Les théories que nous entendons partout à l'heure actuelle sur le comportement canin viennent en réalité de recherches faites en étudiant les loups, en captivité de surcroît, alors nous comprendrons mieux pourquoi, en y regardant de plus près,
ces théories ne s’appliquent pas aux comportements canins.

Le chien n’est pas un loup, des milliers d’années d’évolution ont départagé les chiens des loups de la même façon que l’évolution aurait départagé les grands singes de l’homme. Donc, les modèles de structure sociale sont aussi différents entre le chien et le loup qu’elles peuvent l’être entre les grands singes et l’homme.

Jamais il ne nous viendrait à l’idée de copier des modèles d’éducation chez les primates pour élever les enfants, alors pourquoi regardons-nous du côté des loups, lorsque nous cherchons à mieux comprendre nos compagnons canins?

"Les biologistes et éthologistes Ray et Lorna Coppinger ont apporté une toute nouvelle perspective à l’origine des chiens en étudiant un groupe de chiens sauvages vivant en périphérie de la ville de Pemba au Mozambique. Ils ont conclu que, lorsque les chiens avaient accès à tout ce qui était nécessaire à leur subsistance : nourriture provenant du dépotoir, eau et abri, ils n’avaient aucune raison de former des meutes.

Ils vivaient des vies semisolitaires ou en petit groupe, la majorité du temps composé de la mère et de ses rejetons. Nous pourvoyons tout ce qui est nécessaire à la sécurité, au confort et la subsistance de nos chiens, ils ne nous perçoivent pas comme étant les dominants de la meute mais bien comme une bonne opportunité.

Les chiens ne sont pas en compétition avec l’humain pour un rang plus élevé, pour devenir le chien Alpha.

Selon les théories de dominance, l’Alpha devient pourvoyeur et protecteur du groupe; il serait vraiment contre productif pour un chien de convoiter ce statut lorsque tous ses besoins de base sont comblés (B.A.S.E. – bouffe, abri, sexe, eau).

De plus, pour être en compétition pour le titre d’Alpha, il faudrait être dans la même catégorie : celle des chiens… Or, nous ne sommes pas des chiens, nous n’agissons pas comme eux, nous ne sentons pas comme eux et surtout, nous ne nous comportons pas comme eux. Le chien est un animal social tout comme nous, voilà pourquoi la cohabitation est possible.

Certainement pas parce que nous sommes l’Alpha de leur meute!"

La notion de dominance est donc une interprétation erronée des comportements canins.

Avec un mode vie comme celui dans lequel nous vivons, la solution qui paraît la plus rapide est souvent celle qui est privilégiée.

Votre chien s’assoit sur vos pieds, demande des caresses, essaie de monter sur les lits, monte sur le canapé, jappe, fonce à la porte pour sortir, tire sur la laisse, saute, vole la nourriture sur les tables ou mordille :

ATTENTION !!!

Vous risquez de vous faire dire que votre chien est dominant et que vous devez à tout prix reprendre le rôle de chef de meute.


On ira peut-être même jusqu’à vous dire d'attraper votre chien par la peau du coup, de le secouer, de le forcer à ce coucher par terre sur le dos, et de le maintenir au sol jusqu’à ce qu’il se soumette. Basé sur l’observation des loups, ce comportement était perçu comme une façon pour le dominant d’imposer sa loi.

Mais voilà, il s’agit en fait d’un rituel d’apaisement OFFERT par le subordonné. Tout ce rituel se fait sans force, ni agressivité. Par contre, des recherches ont établi que si un loup renversait un autre loup contre sa volonté, il avait clairement l’intention de le tuer.



Imaginez maintenant comment votre chien qui a mis sa confiance en vous va interpréter ce geste….

En tant que guide et protecteur de nos chiens, nous avons la responsabilité de regarder l’animal dans son ensemble, dès lors,
le bien-être physique doit se situer sur la même échelle de priorités que son bien-être psychique.

Pour le chien les deux états les plus importants, les pôles de son bien-être ou mal-être se résument à ceci : la sécurité ou le danger.

Ces états varient en intensité et motivent la totalité de ses actions.

L'apprentissage du chien se fait plus rapidement s'il se sent complètement en sécurité!

Lorsque le chien est dominé, soit par des moyens aversifs, soit par des contentions inappropriées, nous augmentons son insécurité. De ce fait, nous diminuons sa capacité d’apprentissage.




Le but de l'éducation est de guider le chien vers des comportements en accord avec notre mode de vie.

Il y a des méthodes simples, efficaces et rapides pour obtenir les comportements désirés de nos compagnons canins et ce, dans le respect et la non-agressivité.

En dominant, seule la peur est enseignée, et par peur, votre chien finira par vous donner le comportement voulu…. Mais pour combien de temps et qu’en est-il de la complicité et de l’harmonie!?




Nous avons la responsabilité des animaux qui partagent notre vie et c’est seulement par une socialisation adéquate, un entraînement basé sur le renforcement positif et le plaisir, que nous parviendrons à réaliser une complicité entre le guide et son chien.

Publié dans sensibilisation

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